Au cours des quinze dernières années, le Dr Schipper, spécialisé dans les maladies neurologiques dégénératives liées au vieillissement, a étudié l’influence de la protéine hème oxygénase-1 (HO 1) sur le développement des maladies d’Alzheimer et de Parkinson. On trouve une surabondance de HO-1 dans le cerveau des patients présentant ces maladies, et il a été démontré que cela serait associé à l’apparition de pathologies communes aux deux maladies. Il y a environ cinq ans, le laboratoire du Dr Schipper à l’ILD a créé un modèle de souris ayant un niveau élevé d’HO-1 humain dans le cerveau. Vers l’âge de 48 semaines (soit vers l’âge moyen), ces animaux présentaient un comportement hyperactif spectaculaire et des mouvements répétitifs comme, par exemple, de tourner en rond.
« Même si ce type de comportement n’est pas un symptôme de la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson,qui diminuent plutôt la fonction motrice, explique le Dr Schipper, l’hyperactivité et les mouvements répétitifs sont caractéristiques d’autres troubles neuropsychiatriques chez l’homme, comme la schizophrénie, l’autisme et letrouble déficitaire de l’attention. »
Un examen plus poussé du modèle a permis d’identifier une douzaine d’anomalies neuropathologiques et neurochimiques caractéristiques de la schizophrénie humaine, y compris un excès de dopamine dans certaines régions cérébrales appropriées ainsi que des niveaux réduits de la protéine reelin, ce qui pourrait être un facteur contribuant au développement anormal du cerveau dans la schizophrénie. Ces associations additionnelles viennent renforcer l’hypothèse que l’augmentation des niveaux de HO-1 dans le cerveau peut être un facteur déterminant dans le développement de la maladie.
« Ces observations tendent à démontrer que si l’HO-1 est surexprimée au début de la vie, des caractéristiques propres à la schizophrénie apparaissent, alors que nous voyons plutôt apparaître des symptômes parkinsoniens lorsque cela se produit plus tard dans la vie, ajoute le Dr Schipper. Il est fascinant de constater que le même gène peut aboutir à des résultats opposés selon qu’il s’exprime à différents moments du cycle de la vie. Ceci pourrait laisser croire que l’HO-1 agit comme catalyseur pour différents facteurs de stress susceptibles de déclencher la schizophrénie au début de la vie, et la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer plus tard dans la vie. »
D’un point de vue clinique, la conception réussie d’un inhibiteur d’HO-1 (projet en cours dans le laboratoire du Dr Schipper) pourrait être déterminanteen bloquant cette voie particulière de la maladie et offrir une piste prometteuse inexplorée jusqu’ici dans les recherches à venir sur la schizophrénie.
Les résultats de cette recherche, intitulée« Schizophrenia-like features in transgenic mice overexpressing human HO-1 in the astrocytic compartment », sont présentés dans l’édition du 8 août du Journal of Neuroscience, et sont accessibles à www.jneurosci.org. Les chercheurs suivants sont coauteurs de l’article avec le Dr Schipper : Wei Song, Hillel Zukor, Shih-Hsiung Lin, Jacob Hascalovici, Adrienne Liberman, Ayda Tavitian, Jeannie Mui, Hojatollah Vali, Xinkang Tong, Sanjeev Bhardwaj, Lalit Srivastava, et Edith Hamel.Une vidéo du modèle de la souris, illustrant l’activité hyperlocomotrice, est accessible à l’adresse suivante : www.ladydavis.ca/en/hymanschipper.
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Source du texte: Institut Lady Davis de l’hôpital général juif de Montréal