Prévention de la démence: une nouvelle recherche du VCH et de UBC montre le déclin cognitif peuvent être ralenti chez les personnes âgées à risque de démence

Theresa Liu-Ambrose

23 avril 2012 – Le déclin cognitif est un problème de santé mondial pressant. Dans le monde, un cas de démence est détecté à toutes les sept secondes. La déficience cognitive légère est un facteur de risque bien connu de démence, et représente une fenêtre critique d’intervention pour modifier la trajectoire de déclin cognitif chez les personnes âgées.
Une nouvelle étude menée par des chercheurs du « Centre for Hip Health and Mobility of Vancouver Coastal Health » et de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) montre que la mise en place d’un programme d’exercice pour les aînés, en particulier les exercices avec résistance, peut ralentir le déclin mental. De plus, le programme d’exercice a amélioré le processus cognitif exécutif de l’attention sélective et les fonctions de résolution des conflits, ainsi que la mémoire associative, qui sont des facteurs prédictifs robustes pour la conversion de la déficience cognitive légère à la démence.
L’étude, dirigée par Teresa Liu-Ambrose, chercheure principale au « Centre for Hip Health and Mobility » et au « Brain Research Centre of Vancouver Coastal Health » et à l’UBC, et de ses collègues au département de psychologie et de la division de médecine gériatrique de l’UBC, et du département de psychologie de l’université de l’Iowa, a été publiée aujourd’hui dans la revue « Archives of Internal Medicine ».
Pendant six mois, l’équipe de l’étude a suivi 86 femmes âgées ayant des problèmes de déficience cognitive légère. L’essai randomisé contrôlé est le premier à comparer l’efficacité des exercices avec résistance aux exercices aérobiques pour améliorer les fonctions cognitives exécutives nécessaires à la vie autonome – comme l’attention, la mémoire, la résolution de problèmes, et la prise de décision. L’essai a également évalué l’effet des deux types d’exercices sur les performances de la mémoire associative et sur la plasticité fonctionnelle du cerveau.
Les deux types d’exercices ont été effectués deux fois par semaine pendant six mois. Les participants ont été évalués par une série de tests cognitifs et la plasticité de leur cerveau a été mesurée en utilisant l’IRM fonctionnelle. Les résultats ont montré que les exercices avec résistance améliorent nettement les fonctions cognitives exécutives, les performances de la mémoire associative, et la plasticité cérébrale fonctionnelle. Contrairement aux études précédentes chez des volontaires adultes sains plus âgés, l’exercice aérobique n’a pas eu d’effet significatif sur les fonctions cognitives et la plasticité du cerveau dans cette étude.
« Il y a beaucoup de débat quant à savoir si les fonctions cognitives peuvent être améliorées dès lors qu’il existe une insuffisance notable », dit Liu-Ambrose. «Ce que nos résultats démontrent, c’est que les exercices avec résistance peuvent en effet améliorer à la fois votre performance cognitive et le fonctionnement de votre cerveau. Le plus important est que ces exercices améliorent deux processus qui sont très sensibles aux effets du vieillissement et de la neurodégénérescence – Les fonctions exécutives et la mémoire associative. Ces fonctions sont souvent déficientes dans les stades précoces de la maladie d’Alzheimer  »
Ces travaux s’appuient sur l’étude « Brain Power Study », faite par la même équipe de recherche et dont les résultats ont été publiés en janvier 2010 dans « Archives of Internal Medicine » et en juillet 2011 dans Neurobiology of Aging. Cette étude avait démontré qu’un programme de renforcement musculaire de 12 mois, effectué une ou deux fois par semaine, augmentait les fonctions cognitives executives et la plasticité cérébrale fonctionnelle chez les femmes en bonne santé âgées de 65 à 75 ans, et apportait des avantages durables.
En même temps, l’équipe a élaboré et lancé un vidéo YouTube de l’entraînement avec exercices de résistance utilisé dans l’étude.
«L’exercice est attrayant en tant que stratégie de prévention de la démence puisque qu’il est universellement accessible et rentable», dit Liu-Ambrose, qui est également professeur adjoint au Département de physiothérapie à l’UBC et boursière Nouveau Chercheur IPSC-Fondation Michael Smith pour la recherche en santé. «En développant cette vidéo YouTube, nous pouvons aider à transmettre nos conclusions directement aux personnes âgées et aux instructeurs de conditionnement physique qui travaillent avec eux. »
Le déclin cognitif chez les personnes âgées est un problème de santé pressant. Le nombre de personnes âgées en Colombie-Britannique devrait augmenter de 220 pour cent d’ici 2031, et ils représenteront alors 23,5 pour cent de la population de la province. Des stratégies efficaces pour prévenir le déclin cognitif sont essentielles pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées et permettront d’économiser des millions de dollars en coûts associés dans le système de santé.
Cette recherche a été soutenue par la Pacific Alzheimer’s Research Foundation par la Fondation canadienne pour l’innovation.

Source du texte et de l’image: University of British Columbia.
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