Les neuroscientifiques canadiens sont des chefs de file dans leur domaine. Une étude bibliométrique récente de l’Observatoire des sciences et des technologies de Montréal montre que les Canadiens se classent parmi les plus productifs au monde dans le domaine des neurosciences, et, surtout, que la qualité de leurs publications est très grande. Cette étude indépendante, commandée par l’Institut des Neurosciences, de la Santé Mentale et des Toxicomanies (INSMT) des Instituts de Recherche en Santé du Canada(IRSC), mesure la quantité et la qualité de la recherche en neurosciences publiée dans les différents pays du monde.
Productivité des neuroscientifiques canadiens
La productivité en recherche se mesure en nombre d’articles publiés dans des revues scientifiques dont la valeur est reconnue par les pairs. Le Canada se classe cinquième au mondepour le nombre de ses publications en neurosciences, comme le montre le tableau ci-dessous.
Articles publiés en Neuroscience en 2003-2008 par les dix pays les plus actifs dans le monde dans ce domaine (données tirées du tableau 4 du rapport «Analyse bibliométrique de la recherche de l’INSMT, 1997-2008»)
Rang |
Pays |
Nombre d’articles 1997-2002 |
Nombre d’articles 2003-2008 |
1 |
États-Unis |
173 085 |
207 593 |
2 |
Royaume-Uni |
41 782 |
50 218 |
3 |
Allemagne |
36 936 |
45 141 |
4 |
Japon |
37 962 |
38 191 |
5 |
Canada |
22 485 |
29 287 |
6 |
Italie |
20 102 |
26 240 |
7 |
France |
23 051 |
25 335 |
8 |
Australie |
12 332 |
17 874 |
9 |
Pays-Bas |
11 992 |
17 457 |
10 |
Espagne |
11 552 |
15 176 |
Avec une augmentation de 30% de ses publications en neurosciences entre 1997-2002 et 2003-2008, le Canada est passé du sixième au cinquième rang mondial en termes de volume de production en neurosciences, dépassant la France.
Les neuroscientifiques canadiens publient des articles scientifiques de très haute qualité. Dans le rapport bibliométrique, la qualité des publications de recherche est mesurée à l’aide de deux critères: la Moyenne des Citations Relatives et l’Indice de Spécialisation. La moyenne des citations relatives est une mesure de l’impact de la recherche, car elle quantifie la fréquence à laquelle des publications sont citées par d’autres chercheurs, ou pairs. Selon ce critère, les publications de recherche canadiennes en neuroscience se classent quatrième au monde (voir l’axe des y de la figure 6 du rapport, reproduite ci-dessous ; la taille du cercle reflète le volume de publications dans chaque pays). L’indice de spécialisation (axe des x de la figure 6) est une mesure de la densité des publications de chaque pays dans un domaine spécifique (les neurosciences en général, dans la figure 6). Une valeur supérieure à 1 signifie qu’un groupe de chercheurs est spécialisé par rapport à la moyenne mondiale. L’indice de spécialisation du Canada en neuroscience a augmenté au cours des cinq dernières années, et atteint maintenant une valeur de 1,25.
NEUROSCIENCES
Dans certains domaines spécifiques, la qualité de la recherche canadienne se distingue davantage. Les neuroscientifiques canadiens se classent premiers au monde en recherche sur la douleur selon la moyenne des citations relatives (figure 18 du rapport, reproduite ci-dessous).
DOULEUR
Les deux figures suivantes montrent que le Canada occupe le deuxième rang mondial en neuroimagerie (figure 8 du rapport) et le troisième rang dans le domaine de la santé mentale (figure 12), en termes de moyenne des citations relatives.
NEUROIMAGERIE
SANTÉ MENTALE
Ce rapport démontre que les neuroscientifiques canadiens sont très productifs, et que leur production est de très grande qualité. Ces résultats sont d’autant plus remarquables quand on considère que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a déterminé que parmi les 20 pays les plus actifs dans les neurosciences, le Canada ne se classe qu’au 11ème rang pour ses investissements en recherche et développement (mesuré en pourcentage du produit intérieur brut), et neuvième en termes de nombre de chercheurs dans la population active.
Téléchargez le rapport complet ici
Référence complète: Vincent Larivière, Benoît Macaluso, Jean-Pierre Robitaille, Pascal Lemelin, Philippe Mirabel, Éric Marcotte, Nathalie Gendron (2010) « Analyse bibliométrique de la recherche de l’INSMT, 1997-2008», préparé pour l’INSMT-IRSC.
Remerciements: Nous voulons remercier Eric Marcotte et Nathalie Gendron de l’INSMT pour leur généreuse collaboration à la rédaction de ce résumé.