Une équipe de chercheurs du Hotchkiss Brain Institute (HBI) a découvert que la production des cellules du cerveau adulte peut être déterminée, en partie, par l’environnement parental précoce. L’étude suggère que la double parentalité peut être plus bénéfique que la monoparentalité.
Les scientifiques ont étudié des souriceaux qui ont été élevés soit par un seul parent ou par deux et ils ont constaté que la production de cellules dans le cerveau adulte pourrait être déclenchée par des expériences de vie précoces. Les scientifiques ont également constaté que l’augmentation de la production des cellules du cerveau adulte varie en fonction du sexe. Plus précisément, les femelles élevées par deux parents avaient une plus grande production de matière blanche à l’âge adulte, entraînant une meilleure coordination motrice et plus de sociabilité. Les mâles élevés par deux parents avaient une plus grande production de matière grise à l’âge adulte, ce qui améliore l’apprentissage et la mémoire.
«Nos travaux s’ajoutent à un ensemble croissant de connaissances qui indique que les expériences précoces de soutien ont des effets de longue durée, ayant un impact positif sur le fonctionnement du cerveau adulte», explique le Dr Samuel Weiss, auteur principal de l’étude et directeur du HBI.
Étonnamment, les avantages de la double parentalité ont également été transmis lorsque ces deux groupes se sont reproduits à leur tour, même si leur progéniture était élevée par une femelle seule. Les avantages de la double parentalité ont ainsi été transmis à la génération suivante.
Pour mener cette étude, les scientifiques ont divisé les souris en trois groupes:
- Les petits élevés par une femelle jusqu’à l’âge adulte;
- Les petits élevés par une femelle et un mâle jusqu’à l’âge adulte;
- Les petits élevés par deux femelles jusqu’à l’âge adulte;
Les chercheurs ont ensuite attendu que la progéniture atteigne l’âge adulte pour voir s’il y avait un impact sur la production de cellules dans le cerveau.
Les scientifiques disent que cette étude apporte la preuve que, dans le modèle souris, le type de parentalité et l’environnement affectent directement la production de cellules dans le cerveau adulte. Il est possible que des effets similaires puissent être observés chez d’autres mammifères, comme les humains. L’étude est publiée dans l’édition de 1er mai de PLOS One. Elle a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
Source du texte et de l’image: Hotchkiss Brain Institute, University of Calgary
Traduction: CAN-ACN
Article de recherche original: Mak GK, Antle MC, Dyck RH, Weiss S (2013) Bi-Parental Care Contributes to Sexually Dimorphic Neural Cell Genesis in the Adult Mammalian Brain. PLoS ONE 8(5): e62701. doi:10.1371/journal.pone.0062701.