La découverte d’une nouvelle voie de signalisation dans les neurones pourrait aider les chercheurs à comprendre comment protéger le cerveau pendant un AVC. Les chercheurs ont longtemps pensé qu’une protéine appelée récepteur NMDA était la principale responsable de la mort des neurones pendant un AVC, mais une nouvelle étude chez l’animal montre qu’en fait, c’est l’interaction entre les récepteurs NMDA et une autre protéine appelée pannexin-1, qui provoque la mort des neurones. La découverte a été faite au Hotchkiss Brain Institute (HBI), Cumming School of Medicine à l’université de Calgary, et publiée cette semaine dans la revue Nature Neuroscience.
Les neurones du cerveau libèrent naturellement le neurotransmetteur glutamate, mais pendant une AVC, ils perdent leur capacité de contrôler la quantité libérée. Un excès de glutamate surexcite les récepteurs et provoque la mort des neurones, ce qui peut conduire à l’invalidité chez les survivants d’AVC.
«L’étude offre un nouveau cadre pour comprendre et cibler la mort des cellules dans le cerveau afin d’améliorer la récupération après un AVC», dit Roger Thompson, Ph.D., chercheur à HBI et professeur adjoint dans le Département de biologie cellulaire et d’anatomie de l’Université de Calgary. «Cette étude aura un grand impact sur la compréhension de la physiologie et de la pathologie du cerveau. »
Grâce à cette nouvelle information, les chercheurs ont pu développer et de tester un petit peptide thérapeutique qui perturbe la communication entre les protéines NMDA et pannexin-1. Pendant l’étude, les chercheurs ont entraîné des rats à effectuer une tâche complexe après à un accident vasculaire cérébral. Après quelques semaines d’observations, les rats du groupe qui a reçu la thérapeutique effectuaient mieux la tâche, leur permettant d’atteindre la nourriture, que les rats du groupe témoin.
«Le rétablissement post-AVC a permis aux animaux de revenir à la normale parce que le médicament a protégé leur cerveau», explique Thompson. « Le rétablissement n’a pas été instantané, ce qui nous amène à croire que le médicament a protégé le cerveau des animaux et a réduit l’invalidité».
«Les résultats semblent prometteurs», explique Nicholas Weilinger, Ph.D., premier auteur de l’étude. «Nous savons tous que le développement d’un nouveau médicament prend du temps. Compte tenu de la nouveauté du composé lui-même, il est difficile de prédire combien de temps il faudra pour qu’un médicament de ce type atteigne la clinique».
Les prochaines étapes de l’étude comprennent d’autres études sur des animaux et des analyses toxicologiques, avant de passer éventuellement à des essais cliniques. Les chercheurs qui ont participé à l’étude estiment que ce médicament pourrait un jour être utilisé en conjonction avec d’autres thérapies pour améliorer les résultats de l’AVC.
Les scientifiques sont très enthousiastes à propos de ce type de recherche, qui montre que l’acquisition de connaissances fondamentales sur la signalisation du cerveau peut conduire au développement de nouveaux médicaments pour le traitement de l’AVC et potentiellement à de meilleurs résultats pour les patients.
L’étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), et le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).
Source du texte: Université de Calgary
Traduction: CAN-ACN
Article de recherche original:
Weilinger NL, Lohman AW, Rakai BD, Ma EM, Bialecki J, Maslieieva V, Rilea T, Bandet MV, Ikuta NT, Scott L, Colicos MA, Teskey GC, Winship IR, Thompson RJ. Metabotropic NMDA receptor signaling couples Src family kinases to pannexin-1 during excitotoxicity. Nat Neurosci. 2016 Feb 8. doi: 10.1038/nn.4236.