Des recherches de l’Université Western et du Lawson Health Research Institute apportent un éclairage nouveau sur un gène appelé ATRX et sa fonction dans le cerveau et l’hypophyse. Les enfants nés avec le syndrome ATRX présentent des défauts cognitifs et des anomalies de développement. Des mutations dans ATRX ont également été associées à des tumeurs cérébrales. Le Dr Nathalie Bérubé, PhD, et ses collègues ont découvert que les souris qui se développent sans le gène ATRX avaient des problèmes dans le cerveau antérieur, la partie du cerveau associée à l’apprentissage et la mémoire, et dans l’hypophyse antérieure qui a un effet direct sur la croissance corporelle et le métabolisme. Les souris, de façon inattendue, avaient aussi une durée de vie raccourcie, des cataractes, une hypertrophie du coeur, une densité osseuse réduite, et de l’hypoglycémie, qui sont tous des symptômes associés au vieillissement. Ces résultats sont publiés dans le Journal of Clinical Investigation.
Ashley Watson, candidate au doctorat travaillant dans le laboratoire du Dr Bérubé et première auteure de l’article, a découvert que l’absence d’ATRX provoquait des dommages à l’ADN, et en particulier aux extrémités des chromosomes, appelées télomères. Des études plus approfondies lui ont permis de découvrir que les dommages étaient dus à des problèmes lors de la réplication d’ADN, qui est nécessaire avant le début de la division cellulaire. Fondamentalement, la protéine ATRX était nécessaire pour aider à la replication des télomères.
En collaborant avec le Dr Frank Beier du Département de physiologie et de pharmacologie du Schulich School of Medicine & Dentistry à l’Université Western, les chercheurs ont fait une autre découverte. « Les souris qui se sont développées sans ATRX étaient petites à la naissance et ne grandissaissaient pas normalement, et lorsque nous avons examiné le squelette de ces souris, nous avons trouvé que leur minéralisation osseuse était très faible. Ceci est un autre élément caractéristique des modèles murins de vieillissement prématuré », explique Bérubé, professeur agrégé aux départements de biochimie et de pédiatrie à la Schulich School of Medicine and Dentistry, et scientifique au Molecular Genetics Program at the Children’s Health Research Institute de Lawson. «Nous avons constaté que la perte d’ATRX augmente la dégradation de l’ADN localement dans le cerveau et l’hypophyse antérieurs, entraînant des défauts systémiques similaires à ceux observés au cours du vieillissement. »
Voir une entrevue avec le Dr. Bérubé (en anglais seulement)
Les chercheurs ont aussi noté que le manque d’ATRX dans l’ hypophyse antérieure a aussi causé des problèmes à la glande thyroïde, entraînant une baisse des niveaux d’une hormone appelée insuline-like growth factor-1 (IGF-1) dans le sang. Certaines théories suggèrent qu’un taux faible d’IGF-1 peut épuiser les réserves de cellules souches dans le corps, et Bérubé dit que c’est l’une des explications du vieillissement prématuré. Cette recherche a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada.
Source du texte, de l’image et de la vidéo: Schulich School of Medicine & Dentistry, Western University
Article de recherche original: Watson LA, Solomon LA, Li JR, Jiang Y, Edwards M, Shin-Ya K, Beier F, Bérubé NG. Atrx deficiency induces telomere dysfunction, endocrine defects, and reduced life span. J Clin Invest. 2013 Apr 8. doi:pii: 65634. 10.1172/JCI65634. [Epubahead of print] PubMed PMID: 23563309.