Maladie de Parkinson: Une grande consommation d’énergie pourrait expliquer la mort des neurones

Louis-Éric Trudeau
Louis-Éric Trudeau

Une nouvelle étude au laboratoire de Louis-Éric Trudeau à l’Université de Montréal aide à comprendre pourquoi certains neurones sont spécifiquement affectés et meurent dans la maladie de Parkinson.  La mort de neurones dans des régions du cerveau comme la substance noire compacte, le locus ceruleus et le noyau dorsal du nerf vague serait causée par une surchauffe de ces neurones qui nécessitent des quantités très élevées d’énergie pour accomplir leur tâche, qui est de réguler le mouvement.

«Comme un moteur qui tournerait beaucoup trop vite pour propulser un véhicule, ces neurones doivent produire beaucoup d’énergie pour fonctionner. Elles s’épuisent et meurent prématurément», dit Louis-Éric Trudeau, du département de pharmacologie de l’Université de Montréal.  Les chercheurs ont trouvé que cette surchauffe pourrait être provoquée par des cellules très complexes comptant un nombre élevé de prolongements et de sites de libération des neurotransmetteurs, un peu comme un arbre avec de très nombreuses branches. «Nos travaux appuient l’hypothèse selon laquelle les neurones complexes comme ceux de la substance noire forcent les mitochondries à travailler très fort pour produire de l’énergie. Cela expliquerait l’usure cellulaire accélérée.» Pour reprendre l’analogie du moteur, une auto qui surchauffe brûle forcément plus d’essence; pas étonnant qu’elle se retrouve au garage plus souvent.

Cette découverte pourrait mener au développement de meilleurs modèles animaux de la maladie, facilitant ainsi le développement de nouveaux médicaments pour le Parkinson.  Ces médicaments pourrait cibler la consommation d’énergie, pour la diminuer ou rendre la production d’énergie plus efficace, réduisant ainsi l’accumulation de dommages aux cellules.

Lisez le communiqué de presse officiel sur le site de l’Université de Montréal:

Une équipe montréalaise éclaire l’un des mystères du parkinson

Article de recherche original:

Pacelli C, Giguère N, Bourque MJ, Lévesque M, Slack RS, Trudeau LÉ. Elevated Mitochondrial Bioenergetics and Axonal Arborization Size Are Key Contributors to the Vulnerability of Dopamine Neurons. Curr Biol. 2015 Aug 27. pii: S0960-9822(15)00884-2. doi: 10.1016/j.cub.2015.07.050.