Une nouvelle technique qui cible les protéines qui provoquent des maladies et détruit ces «pommes pourries» dans la cellule a été développée par des chercheurs du Brain Research Centre de l’université de la Colombie -Britannique (UBC) et du Vancouver Coastal Health Research Institute.
Les résultats, publiés ce mois-ci dans Nature Neuroscience, a des implications importantes pour une gamme de maladies, y compris la maladie d’Alzheimer, la maladie d’Huntington, les accidents vasculaires cérébraux et même les cancers, disent les chercheurs.
« Cette technique est révolutionnaire, car elle permet de réduire ou de supprimer la forme pathologique de la protéine sans affecter la forme normale de la protéine ou nuire à d’autres protéines dans la cellule», explique Xulai (Shelly) Fan, une doctorante à UBC qui a mené l’étude avec le professeur Yu Tian Wang, de la Faculté de médecine de UBC.
Les chercheurs ont utilisé la nouvelle technique pour désactiver temporairement la fonction des protéines dans certaines régions du cerveau affectées par la maladie. Le ciblage des protéines spécifiques dans une cellule qui est important, parce que beaucoup de protéines causant des maladies ont des fonctions normales dans la cellule. Elles ne deviennent nuisibles – comme des pommes pourries – que pendant certains processus pathologiques.
Dans un accident vasculaire cérébral, par exemple, le corps active une protéine, DAPK1, qui endommage ou détruit les neurones dans la zone du cerveau affectée. Toutefois, dans sa forme normale et àl’extérieur de la région du cerveau affectée, DAPK1 a une fonction positive – elle élimine les mutations cellulaires du corps, et inhibe la croissance anormale de cellules que l’on observe dans un cancer. Le ciblage est essentiel car une inactivation permanente de DAPK1 en dehors de la zone du cerveau touchée pourrait avoir de nombreux effets indésirables.
«Si nous pouvons cibler ces protéines temporairement, nous pouvons être en mesure de sauver les neurones sans impact sur la santé globale du patient», explique le Dr Wang, qui est professeur de neurologie et «Heart and Stroke Foundation of BC & Yukon Chair in Stroke Research». «Cette technique a de nombreuses applications, ces résultats sont donc très excitants. »
Source du texte: UBC News
Traduction: CAN-ACN
Article de recherche original: Fan X, Jin WY, Lu J, Wang J, Wang YT. Rapid and reversible knockdown of endogenous proteins by peptide-directed lysosomal degradation. Nat Neurosci. 2014 Mar;17(3):471-80. doi: 10.1038/nn.3637. Epub 2014 Jan 26. – http://www.nature.com/neuro/journal/v17/n3/full/nn.3637.html
Lisez aussi un article de vulgarisation écrit par la première auteure de cet article, Shelly Fan, ici (en anglais seulement): http://sciencewriters.ca/2014/02/19/custom-targeting-beacons-harness-cellular-executioners-to-fight-disease/