Au prochain Super Bowl, plusieurs d’entre nous jouerons les quart-arrières de salon. Suite à la remise du ballon, nous suivrons des yeux l’ailier rapproché alors qu’il se dirigera vers une ouverture, tout en nous rappelant de la position du receveur étoile au cas où il puisse se défaire de son couvreur. Cette capacité de suivre un joueur en mouvement tout en étant prêt à se retourner rapidement vers un autre peut paraître simple.
Mais la science qui sous-tend cette capacité est moins simple.
Dans une étude révolutionnaire, des chercheurs de l’université York ont découvert comment une carte dans le mésencéphale se souvient de l’emplacement des cibles visuelles alors même que les yeux suivent un autre objet
«Pendant que les yeux se déplacent, l’activité liée à la cible secondaire se déplace à travers les «cellules visuelles »du colliculus supérieur du mésencéphale, gardant constamment une trace de son emplacement par rapport à la direction vers laquelle les yeux se dirigent» explique le professeur Doug Crawford, Chaire de recherche du Canada en Neuroscience visuomotrice. «Dans notre exemple de football, quand le ballon est passé vers le receveur, la mémoire visuelle de sa position est transférée aux cellules motrices qui produisent alors une rafale d’activité.»
Dans une étude du laboratoire de Crawford et menée par le stagiaire post-doctoral Suryadeep Dash, les chercheurs ont découvert un nouveau système physiologique qui met à jour constamment l’emplacement des cibles visuelles mémorisées. Cette découverte suggère également que la mise à jour continue des signaux pourrait exister dans d’autres régions visuo-motrices du cerveau.
« Nous nous attendons à ce que la mise à jour continue des signaux existe aussi dans d’autres régions visuo-motrices du cerveau. La plupart de ces régions n’ont été testés que lors des sauts brusques de position de l’œil appelés saccades, mais n’ ont pas été testés au cours de comportements qui impliquent un mouvement oculaire continu, note Crawford. Il ajoute: «L’étude de ce système peut nous aider à comprendre comment nous nous souvenons de l’emplacement des choses lors d’autres comportements à mouvement continu comme la marche, la conduite ou la navigation en général. »
L’étude intitulée «Continuous updating of visuospatial memory in superior colliculus during slow eye movements» a été publié aujourd’hui dans la revue Current Biology.
Source du texte: Université York
Traduction: CAN-ACN
Article de recherche original:
Suryadeep Dash, Xiaogang Yan, Hongying Wang, John Douglas Crawford.Continuous Updating of Visuospatial Memory in Superior Colliculus during Slow Eye Movements. Current Biology, 2015
http://www.cell.com/current-biology/abstract/S0960-9822%2814%2901558-9