Une meilleure compréhension du fonctionnement du gène de la maladie d’Huntington

Blair Leavitt
Blair Leavitt

La maladie de Huntington est causée par une mutation dans le gène de la maladie de Huntington.  Comment expliquer que certaines personnes, atteintes d’exactement la même mutation, aient des symptômes plus sévères et qui se développent plus tôt demeure un mystère.  Une analyse plus approfondie de l’ADN autour du gène de la maladie de Huntington offre aux chercheurs une nouvelle compréhension du contrôle du gène, comment ceci affecte la maladie. Ces résultats ouvrent la voie à de nouveaux traitements pour retarder ou empêcher l’apparition de cette maladie du cerveau dévastatrice.

La maladie de Huntington est une maladie génétique qui est transmise dans les familles, mais les symptômes n’apparaissent généralement que tard dans la vie. Elle affecte le cerveau et s’aggrave avec le temps, provoquant des problèmes de coordination et de mouvement, un déclin mental et des problèmes psychiatriques. Bien que chaque personne possède deux copies de ce gène – une sur chaque chromosome – une seule mutation dans un seul exemplaire du gène HD déterminera qu’une personne souffrira de la maladie.

Le gène de la HD est contrôlé par les régions de l’ADN autour de celui-ci, qui vont activer ou désactiver le gène.  Le Dr Blair Leavitt, professeur au Département génétique médicale de UBC, et ses collègues ont examiné de plus près cette partie du code génétique. Ils ont identifié des régions critiques où des protéines, appelées facteurs de transcription, peuvent se lier à l’ADN et contrôler la fonction du gène HD. Des changements dans ces régions d’ADN peuvent jouer des rôles à la fois positifs ou négatifs dans la maladie. Dans certains cas, les modifications de l’ADN augmentent la sévérité de la maladie et accélèrent son apparition, alors que dans d’autres cas, elles protègent la personne en retardant l’apparition de la maladie.

«Le gène de la chorée de Huntington a été découvert il y a plus de vingt ans, mais on ne connait que très peu de choses sur la façon dont l’expression de ce gène important est contrôlé», dit Leavitt. «Cette étude nous aide à comprendre comment de petites différences génétiques dans l’ADN entourant le gène de HD peuvent soit retarder ou accélérer la maladie. »

Les chercheurs ont trouvé que lorsqu’une variation de l’ADN se trouve sur un chromosome normal sans mutation HD, il éteint l’expression du bon gène et permet au gène mutant de l’autre chromosome de prédominer, ce qui accélère l’apparition de la maladie. Si la modification de l’ADN se trouve sur un chromosome avec la mutation HD, il désactive le mauvais gène et offre une certaine protection aux individus contre la maladie.

Selon Leavitt, ces résultats fournissent des éléments de preuve essentiels pour soutenir le développement de nouveaux médicaments qui diminuent l’expression du gène mutant HD, par une approche appelée silençage génique (gene silencing). Leavitt est déjà impliqué dans un essai de traitement par silençage de gène qui est très prometteur, et commencera le premier essai clinique chez l’homme de cette thérapie pour la maladie de Huntington plus tard cette année.

L’étude a été publiée dans la revue Nature Neuroscience.

Source du texte: UBC News

Traduction: CAN-ACN

Article de recherche original:

A SNP in the HTT promoter alters NF-kB binding and is a bidirectional genetic modifier of Huntington disease, Kristina Bečanović, Anne Nørremølle, Scott J Neal, Chris Kay, Jennifer A Collins, David Arenillas, Tobias Lilja, Giulia Gaudenzi, Shiana Manoharan, Crystal Doty, Jessalyn Beck, Nayana Lahiri, Elodie Portales-Casamar, Simon C Warby, Colúm Connolly, Rebecca A G DeSouza, REGISTRY Investigators of the European Huntington’s Disease Network, Sarah J Tabrizi, Ola Hermanson, Douglas R Langbehn, Michael R Hayden, Wyeth W Wasserman & Blair R Leavitt, Nature Neuroscience, online 4 May 2015, doi: 10.1038/nn.4014.