Une nouvelle technologie pourrait redéfinir le terme “rémission” pour les patients atteints du cancer du cerveau
Les patients atteints du cancer du cerveau pourraient vivre plus longtemps grâce à une nouvelle méthode de détection du cancer mise au point par des chercheurs de l’Institut et Hôpital neurologiques de Montréal – le Neuro, de l’Université McGill et du CUSM, et de Polytechnique Montréal. Les collaborateurs ont conçu une nouvelle sonde peropératoire puissante pour détecter des cellules cancéreuses. Grâce à la sonde portative de spectroscopie Raman, les chirurgiens peuvent maintenant détecter avec précision presque toutes les cellules cancéreuses invasives en temps réel durant l’opération. La sonde est supérieure à la technologie existante et pourrait établir une nouvelle norme pour la réussite des opérations du cancer du cerveau.
« Il est souvent impossible de distinguer visuellement les cellules cancéreuses des cellules normales dans le cerveau, d’où la persistance fréquente de cellules cancéreuses invasives après l’opération ainsi que la récurrence du cancer et un pronostic moins bon », indique le Dr Kevin Petrecca, chef du service de neurochirurgie, chercheur spécialiste du cancer du cerveau au Neuro et coauteur principal de l’étude publiée aujourd’hui dans Science Translational Medicine. « Minimiser de façon chirurgicale le nombre de cellules cancéreuses améliore les résultats pour les patients », ajoute le Dr Petrecca.
Développée en partenariat avec Frédéric Leblond, Ph. D., professeur en génie physique à Polytechnique Montréal, et coauteur principal de l’étude, la sonde utilise la technologie laser pour mesurer la lumière dispersée par les molécules. « La lumière émise donne un signal spectroscopique qui peut être interprété afin de fournir de l’information spécifique sur la composition moléculaire du tissu sondé », explique le Pr Leblond. « La précision de la sonde de spectroscopie Raman dans la détection de cellules cancéreuses ayant envahi les tissus normaux est supérieure à 92 %. »
La sonde Raman a été testée sur des patients atteints de gliomes de grade 2, 3 et 4, qui sont des cancers très invasifs. « Nous avons démontré que la sonde peut aussi détecter des cellules cancéreuses invasives de tous les grades de gliomes invasifs, précise le DrPetrecca. Il existe de solides données selon lesquelles l’étendue de l’ablation d’une tumeur affecte le pronostic pour tous les grades de gliomes invasifs. »
Afin de montrer l’amélioration des résultats qu’entraîne l’utilisation de cette technique pour les patients, un essai clinique à l’Institut et Hôpital neurologiques de Montréal sera mené sur des patients atteints d’un glioblastome récemment diagnostiqué ou récurrent. Si l’essai est positif, la sonde portative de spectroscopie Raman peropératoire améliorera la réussite des opérations du cancer du cerveau et prolongera la survie des patients.
Le Dr Kevin Petrecca, du Neuro, et le Pr Frederic Leblond, de Polytechnique Montreal, sont coauteurs principaux de l’article. Kelvin Mok, du Neuro, et Michael Jermyn, du Neuro et de Polytechnique Montréal, sont coauteurs de l’article. Les travaux ont reçu le soutien du Fonds de recherche du Québec–Nature et technologies, du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et du Groupe de recherche en sciences et technologies biomédicales.
Source du texte: Université McGill
Article de recherche original:
Jermyn M, Mok K, Mercier J, Desroches J, Pichette J, Saint-Arnaud K, Bernstein L, Guiot MC, Petrecca K, Leblond F. Intraoperative brain cancer detection with Raman spectroscopy in humans. Sci Transl Med. 2015 Feb 11;7(274):274ra19. doi: 10.1126/scitranslmed.aaa2384.