Le Dr Michel Cayouette, directeur de l’unité de recherche en neurobiologie cellulaire à l’IRCM, et son équipe ont publié une percée scientifique en recherche sur les cellules souches dans The Journal of Neuroscience. Amel Kechad, ancienne étudiante dans ce laboratoire, et Christine Jolicoeur, assistante de recherche, sont co-premières auteures de l’article, qui est aussi signé par Adele Tufford et Pierre Mattar, tous deux membres de la même unité de recherche.
Les chercheurs étudient les cellules souches neurales, soit des cellules capables de s’auto-renouveler et de générer les différents types de cellules qui existent dans le système nerveux. Ces cellules souches offrent une avenue prometteuse pour remplacer les cellules perdues lors d’une blessure, d’un accident vasculaire cérébral ou de maladies neurodégénératives.
« Avant de pouvoir utiliser ces cellules souches en clinique, nous devons mieux comprendre les mécanismes cellulaires et moléculaires qui les contrôlent. Nous examinons comment elles choisissent de devenir un type de cellule plutôt qu’un autre lors du développement normal. Cette information pourrait ensuite être utilisée pour générer le type de cellule recherché par un clinicien pour un besoin particulier » a expliqué le Dr Cayouette.
Les recherches du Dr Cayouette se concentrent sur la rétine, où les cellules souches ont un grand potentiel pour remplacer les photorécepteurs, les cellules de la rétine sensibles à la lumière, qui sont perdues lors de dystrophies de la rétine, telles la dégénérescence maculaire et la rétinite pigmentaire.
« Notre travail publié cette semaine a permis d’identifier un nouveau mécanisme qui permet aux cellules souches rétiniennes de produire deux types de cellules différents lorsqu’elles se divisent. Nous avons trouvé que, lors de leur division, les cellules souches rétiniennes distribuent de façon inégale une protéine nommée Numb, ce qui crée une asymétrie dans l’identité des neurones produits : une cellule devient un photorécepteur, alors que l’autre devient un type de cellule différent » a ajouté le Dr Cayouette.
Ces résultats ont servi à identifier un mécanisme clé selon lequel les cellules souches rétiniennes peuvent produire la vaste gamme de types de cellules qui composent la rétine, ce qui représente une première étape essentielle vers l’utilisation de ces cellules pour remplacer les photorécepteurs endommagés.
Ce projet a été publié en collaboration avec l’équipe du Dr William Harris de la Cambridge University au Royaume-Uni. Ces travaux ont été financés par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et la Foundation Fighting Blindness du Canada (fondation qui lutte contre la cécité). Pour plus d’information sur cette découverte, consultez le sommaire de l’article publié en ligne par The Journal of Neuroscience (en anglais seulement).
Source du texte et de l’image: Institut de Recherches cliniques de Montréal (IRCM)
Article de Recherche Original: Journal of Neuroscience