Les patients atteints de sclérose en plaques ont un risque plus faible de cancer, selon une étude de l’Université de Colombie-Britannique

Dr Ellen Kingwell

Les patients atteints de sclérose en plaques (SEP) semblent avoir un risque plus faible du cancer, selon une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique et de Vancouver Coastal Health. (UBC-VCH)

L’étude, publiée en ligne dans la revue Brain, est la première à enquêter sur risque global de cancer chez les patients SEP en Amérique du Nord.

«Puisque  le système immunitaire joue un rôle important dans le cancer et la SEP, nous avons voulu savoir si le risque de cancer était différent pour les personnes atteintes de SEP», affirme Elaine Kingwell, auteur principale de l’étude et stagiaire postdoctorale à UBC. «Non seulement les patients SEP ont un risque global de cancer plus faible, mais leur risque de cancer colorectal en particulier était significativement plus faible.»

Les chercheurs ont comparé les diagnostics de cancer chez les patients atteints de SEP en Colombie-Britannique avec ceux de la population en général. Bien qu’ils aient trouvé que les patients SEP avaient un risque plus faible d’être atteints du cancer en général – et en particulier pour le cancer colorectal – ils ont constaté que leur risque pour les cancers du cerveau et de la vessie étaient légèrement plus élevés (quoique pas de manière significative). Chez les patients atteints de SEP de type récurrente, le risque de cancer de la peau sans mélanome était significativement plus élevé.

D’autres études seront nécessaires pour comprendre les raisons de cette réduction du risque global de cancer.

Une découverte inattendue a été que taille de la tumeur, chez les patients SEP qui développent un cancer, avait tendance à être plus grande au moment du diagnostic. D’autres études seront nécessaires pour déterminer pourquoi ces tumeurs sont détectées plus tard chez les personnes atteintes de SEP.

«Parce que les symptômes de la SEP peuvent être nombreux et inclure une sensation de fatigue, il est possible que les symptômes du cancer soient masqués ou ignorés», explique Helen Tremlett, auteur senior de l’étude et professeur agrégé à la Faculté de médecine de UBC. Elle ajoute que, quelles que soient les résultats de ses recherches,les patients atteints de SEP et leurs médecins devraient suivre les directives de dépistage du cancer. Son équipe planifie un suivi à cette étude afin de déterminer si le taux de mortalité due au cancer est modifié chez les patients atteints de SEP.

Cette étude a été financée par les Instituts canadiens de recherche en santé, la Société canadienne de la sclérose en plaque, et la Fondation Michael Smith pour la recherche en santé.

Source du texte et de l’image: University of British Columbia (UBC) Public Affairs
Traduction: J. Poupart, CAN-ACN
Article Original dans le Journal Brain (en anglais, abonnement requis)