Une nouvelle façon de prédire les accidents vasculaires cérébraux récurrents

Dr Coutts (droite) avec une patiente

24 février, 2012 – Une nouvelle étude du Hotchkiss Brain Institute (HBI) de l’Université de Calgary montre que les médecins peuvent prédire, grâce à la tomodensitométrie (CT scan), si des patients qui ont subi une attaque ischémique transitoire (AIT) ou un AVC mineur, provoquant des symptômes neurologiques comme des faiblesses ou des troubles de la parole, sont à risque élevé d’une seconde attaque plus sévère. Cette information vitale peut aider les médecins à décider si des médicaments plus forts devraient être prescrits pour prévenir les attaques à venir, ou si un patient peut être retourné chez lui en toute sécurité.

Actuellement, les médecins peuvent utiliser une IRM cérébrale (imagerie par résonance magnétique) pour déterminer si un patient ayant subi un accident vasculaire est à risque pour une deuxième attaque. Malheureusement, les machines d’IRM ne sont pas facilement accessibles pour la majorité de la population canadienne. Les scanners de tomodensitométrie, pour leur part, sont disponibles dans la plupart des centres, y compris les hôpitaux ruraux. Cette étude visait à déterminer si un scanner serait aussi efficace pour prédire le risque d’AVC que l’IRM.

« Beaucoup de médecins ne peuvent pas avoir accès à un appareil d’IRM pour voir ce qui se passe dans le cerveau», explique Dre Shelagh Coutts, membre de la HBI, professeur agrégé au Département de neurosciences cliniques et auteure principale de l’étude. « Par conséquent, cette étude pourrait permettre aux interventions médicales d’être disponibles même à l’extérieur des quelques centres spécialisés qui ont accès à l’IRM. »

Afin d’évaluer le risque d’AVC, Coutts et ses collaborateurs ont utilisé une injection de colorant permettant de visualiser les vaisseaux sanguins du coeur jusqu’au cerveau. Ce test, appelé angiographie CT, peut facilement être administré dans le cadre d’une analyse de routine. Les chercheurs ont constaté que les patients qui présentaient des blocages ou rétrécissements de vaisseaux durant ces tests étaient à haut risque d’AVC récurrent. En outre, ils ont constaté que l’angiographie CT a été en mesure de prédire la récurrence de l’AVC avec la même précision que l’IRM.

Shirley Christensen, 79 ans, a subi un épisode de troubles de la parole transitoire et a été diagnostiqué avec un AIT, il y a deux semaines. Elle a  su identifier l’apparition de ses symptômes et a demandé une aide médicale. Les médecins du Calgary Stroke Program, affiliés au Foothills Medical Centre, ont utilisé un scanner pour déterminer que son niveau de risque pour une seconde attaque était très faible et elle a reçu son congé de l’hôpital. «Je suis heureuse d’avoir reçu mon congé et de pouvoir revenir à une date ultérieure pour une IRM, » dit-elle. Auparavant, les médecins l’auraient maintenue à l’hôpital pour des examens complémentaires. Cette étude permet à des patients à faible risque de retourner en toute sécurité à la maison plutôt que d’être admis à l’hôpital, ce qui a l’avantage additionnel de réduire les demandes sur le système de santé.

« Même dans les centres qui ont des machines d’IRM, il y a souvent des délais pour l’obtention de places en imagerie. Cette recherche a un impact immédiat et nous permet d’utiliser des outils facilement accessibles pour aider les patients », explique Coutts.

Cette étude a été financée par les Instituts canadiens de recherche en santé et un prix recherche cardiovasculaire de Pfizer. Dre Coutts est « Alberta Innovates-Health Solutions clinical investigator » et récipiendaire du prix de clinicien chercheur émérite de la  Fondation des maladies du coeur du Canada.

Source du texte et de l’image: Hotchkiss Brain Institute, University of Calgary

Traduction: Association Canadienne des Neurosciences (J. Poupart)
http://www.hbi.ucalgary.ca/