Dr. Mark A. MacLean, Dalhousie University
Publication scientifique primée
Memantine Inhibits Cortical Spreading Depolarization and Improves Neurovascular Function Following Repetitive Traumatic Brain Injury. Mark A. MacLean, Jamil H. Muradov, Ryan Greene, Gerben Van Hameren, David B. Clarke, Jens P. Dreier, David O. Okonkwo, Alon Friedman. Science Advances, 2023, 9(50): eadj2417.
https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adj2417
La mémantine est une thérapie prometteuse pour améliorer les résultats à la suite d’une lésion cérébrale traumatique
Malgré des décennies de recherche, aucune thérapie médicale n’a encore été approuvée pour cibler les mécanismes qui sous-tendent les conséquences à court et à long terme des traumatismes crâniens. La dépolarisation corticale (DC) est un processus qui se produit couramment après une lésion cérébrale traumatique, altérant les signaux électriques et le flux sanguin dans le cerveau. Les patients qui subissent ce phénomène ont de moins bons résultats cliniques. Dans une étude préclinique prometteuse, Mark Maclean et ses collègues ont identifié un médicament qui inhibe la dépolarisation corticale et améliore les résultats après des lésions cérébrales traumatiques répétitives.
Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé un modèle de rongeur pour étudier les effets de la dépolarisation corticale dans le cadre d’une commotion cérébrale. L’équipe a testé différents médicaments pour voir lesquels inhibaient la dépolarisation corticale. Ils ont identifié la mémantine, un traitement connu et sûr de la maladie d’Alzheimer, comme un inhibiteur de la dépolarisation corticale. La mémantine a également réduit les changements problématiques dans l’activité cérébrale et amélioré la réponse du flux sanguin à la blessure. Au vu de ces résultats, ils ont réalisé un essai préclinique randomisé et en aveugle de la mémantine pour le traitement des commotions cérébrales répétitives. La principale conclusion de ces travaux est que la mémantine a empêché le déclin neurologique sans effets secondaires observables.
Des études récentes sur l’homme ont démontré que la kétamine, un autre médicament de la même classe que la mémantine, inhibait la dépolarisation corticale à la suite d’un traumatisme crânien. Cependant, la kétamine présente de nombreux effets secondaires indésirables qui empêcheraient son utilisation dans le cadre d’un traumatisme crânien léger (par exemple, chez les athlètes qui subissent des chocs répétés à la tête). Les chercheurs ont donc cherché à trouver une thérapie alternative présentant un profil d’effets secondaires favorable, et la mémantine est apparue comme un candidat très prometteur. Ces travaux ouvrent la voie à de futurs essais cliniques axés sur les mécanismes chez les personnes souffrant de lésions cérébrales acquises.
À propos du Dr Mark A. MacLean
Le Dr MacLean est médecin résident en neurochirurgie à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Il a effectué ces travaux dans le laboratoire du neuroscientifique Alon Friedman (Dalhousie University, Nova Scotia Health Authority). À l’issue de son internat en juin, le Dr MacLean poursuivra un stage en neurotraumatologie sous la supervision du Dr David Okonkwo, de l’université de Pittsburgh (États-Unis). Son objectif est de développer un programme de recherche multidisciplinaire en neurotraumatologie, en mettant l’accent sur l’application de la science de laboratoire au milieu clinique, en utilisant une approche » du laboratoire au chevet du patient « .
Sources de financement
Le Dr MacLean a reçu une bourse de recherche de la Neurosurgery Research Education Foundation et de l’Academy of Neurological Surgeons pour soutenir ce travail. Les Drs MacLean et Friedman ont reçu une subvention de projet des Instituts de recherche en santé du Canada. Les autres sources de financement sont les suivantes European Research Area Network Neuron Award, Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG) (Conseil allemand de la recherche), et BMBF Bundesministerium fuer Bildung und Forschung (Era-Net Neuron EBio2).