Prix Cerveau en tête: Jacob Stubbs

Jacob Stubbs

Dr. Jacob Stubbs, University of British Columbia

Publication scientifique primée

Stubbs JL, Taylor JJ, Siddiqi SH, Schaper FLWVJ, Cohen A, Drew W, Hanlon CA, Abdolahi A, Wang HZ, Honer WG, Panenka WJ, Fox MD. (2023). Heterogeneous neuroimaging findings across substance use disorders localize to a common brain network. Nature Mental Health, 1(10), 772-781.

https://www.nature.com/articles/s44220-023-00128-7

Identification d’un réseau cérébral pour les troubles liés à l’utilisation de substances.

Les troubles liés à la consommation de substances psychoactives sont associés à des anomalies cérébrales qui peuvent être identifiées à l’aide de l’imagerie cérébrale non invasive. Cependant, des décennies d’études d’imagerie cérébrale ont abouti à des résultats contradictoires et hétérogènes sur les régions du cerveau impliquées dans les troubles liés à l’usage de substances. Dans leur récente étude publiée dans Nature Mental Health, le Dr Jacob Stubbs et ses collègues ont cherché à savoir si ces résultats hétérogènes de neuro-imagerie faisaient partie d’un réseau cérébral commun.

L’équipe a utilisé une approche récemment mise au point, appelée « cartographie de réseau », pour évaluer si des anomalies cérébrales apparemment sans rapport dans les troubles liés à la consommation de substances font partie d’un réseau cérébral commun. En révisant les données de 144 études antérieures et de près de 10 000 participants, ils ont utilisé un connectome comme « diagramme de câblage moyen » pour trouver des liens entre ces résultats contradictoires antérieurs.

L’équipe a montré que plus de 90 % des résultats des études antérieures sont liés à un réseau cérébral commun. Elle a constaté que ce réseau était cohérent entre les différents types de modalités de neuro-imagerie et entre les différentes substances consommées. Ils ont également intégré des sources de données causales dérivées de lésions cérébrales, constatant que les lésions qui perturbent les troubles liés à la consommation de substances psychoactives affectent de préférence ce nouveau réseau cérébral.

Dans l’ensemble, cette étude a des implications scientifiques et cliniques. Tout d’abord, ce travail fournit un lien commun entre des décennies de résultats hétérogènes et contradictoires provenant d’études antérieures sur la neuro-imagerie dans les troubles liés à l’utilisation de substances. Ces travaux complètent les résultats précédents et nous permettent de mieux comprendre les anomalies cérébrales dans les troubles liés à l’utilisation de substances, en passant d’une région cérébrale unique à un réseau cérébral unifié. Deuxièmement, ce travail fournit un réseau cérébral cohérent et spécifique qui peut être ciblé sur le plan thérapeutique. Les pics du réseau correspondent à plusieurs cibles corticales qui peuvent être ciblées par des techniques de stimulation cérébrale non invasives telles que la stimulation magnétique transcrânienne. L’étude est utilisée pour définir des cibles thérapeutiques pour les troubles liés à l’utilisation de substances dans le cadre d’essais exploratoires et cliniques à venir sur le traitement des troubles liés à l’utilisation de substances.

Stubbs et ses collègues ont publié cette étude dans Nature Mental Health en 2023. Elle a fait l’objet de communiqués de presse des National Institutes of Health et du Brigham and Women’s Hospital, ainsi que de médias tels que Popular Science et l’American Academy of Neurology Podcast.

À propos de Jacob Stubbs

Le Dr Stubbs a réalisé ce travail alors qu’il était candidat au doctorat à l’université de Colombie-Britannique et collaborait en tant que chercheur invité à l’hôpital Brigham and Women’s de Boston, aux États-Unis. Il a dirigé tous les aspects de l’étude, en collaboration avec des chercheurs du Brigham and Women’s Hospital, de la Wake Forest School of Medicine, du Rochester Medical Center, de Philips Healthcare et de l’université de Colombie-Britannique. Le Dr Stubbs est actuellement étudiant en médecine à l’université de Colombie-Britannique.

Sources de financement

Jacob L. Stubbs a bénéficié d’une bourse Vanier des Instituts de recherche en santé du Canada et d’une bourse Friedman pour les chercheurs en santé de l’Université de la Colombie-Britannique.